L’année 2021 s’annonce relativement prometteuse

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Bonne nouvelle ! L’année 2021 s’annonce relativement prometteuse alors que tous les principaux indicateurs économiques laissent présager une intéressante reprise tant au Québec qu’en Ontario et dans l’ensemble du Canada.

On anticipe une croissance du PIB de l’ordre de 6,3 % au Québec, ce qui dépasse de quatre dixièmes de pourcentage la croissance anticipée chez notre principal partenaire commercial canadien, l’Ontario, laquelle s’élèverait à 5,9 %, selon les prévisions de Desjardins Études économiques. Même avance également par rapport à la croissance du PIB prévue au Canada.

Et si cela peut vous rassurer davantage, sachez que notre super partenaire commercial, c’est-à-dire les États-Unis qui accaparent 71 % de toutes nos exportations—, s’enlignent, eux aussi, pour enregistrer l’an prochain une croissance significative, soit 5,5 %.

Après une année 2020 extrêmement difficile à tout point de vue (économique, santé, social, sanitaire, etc.) à cause des deux vagues de la pandémie de COVID‐19, il est encourageant de voir 2021 afficher possiblement un redressement marqué des indicateurs économiques. Pourvu, évidemment, qu’une troisième vague de COVID-19 ne vienne pas bousiller les prévisions.

La crise 2020

La crise économique a frappé toutes les régions du Québec en 2020, les reculs allant de 4,4 à 5,7 %.

Le taux de chômage devrait boucler l’année 2020 autour de 9,1 %, soit le double du taux atteint en février, juste avant le déclenchement de la pandémie de COVID-19.

Vous ne serez pas surpris d’apprendre que nos exportations ont chuté de 8,9 % et les importations de 15,2 %.

Autre indicateur fort révélateur de la crise qui nous a frappés en 2020. Les intentions de dépenses en immobilisation corporelle non résidentielle dans le secteur privé ont chuté de 9,7 % par rapport à 2019.

La relance

Concentrons-nous maintenant sur la relance de l’économie québécoise.

Premier défi à relever : le manque de main-d’œuvre qualifiée. Le taux de chômage a beau être présentement élevé, il y a risque de pénurie de main-d’œuvre, à moyen terme.

À l’exception de la région de Montréal qui bénéficie d’un taux de remplacement de main-d’œuvre plus que suffisant, vous noterez que toutes les autres régions souffrent d’un taux de remplacement insuffisant. C’est-à-dire que le nombre de jeunes travailleurs (20-29 ans) est inférieur au nombre de travailleurs (55-64 ans) partant à la retraite.

Alors qu’à Montréal le taux de remplacement est de 130 % (le nombre de jeunes travailleurs étant supérieur au nombre de départs à la retraite), il n’est que de 83 % dans l’ensemble de la province. Cinq régions affichent des taux de remplacement inférieurs à 70 %.

En plus de prioriser la formation de main-d’œuvre, il va falloir que le gouvernement Legault hausse ses quotas d’immigration si l’on veut éventuellement régler le problème de la pénurie de main-d’œuvre.

Priorités

La cheffe libérale Dominique Anglade prône « une approche globale, intégrée et moderne », qui mise sur les forces du Québec, sur le savoir et la technologie.

Au « Fabriqué au Québec » et à « l’achat local » que prône notamment le gouvernement Legault, Mme Anglade propose d’investir « dans les produits dans lesquels nous sommes déjà bons, où on peut aller beaucoup plus loin et se démarquer sur la scène internationale ».

L’aide gouvernementale aux entreprises devrait prioritairement miser sur l’innovation, la haute technologie, l’acquisition de machineries et de techniques plus performantes.

Le PDG du Mouvement Desjardins, Guy Cormier, croit que la relance économique doit passer par une révision du modèle économique. « Je ne pense pas qu’on doit chercher à retrouver ce qu’on avait ; on devrait chercher, comme entrepreneurs, à être meilleurs. »

Selon lui, la crise économique de 2020 a accéléré la transformation numérique, tant en ce qui concerne le télétravail que l’automatisation des chaînes de production.

Le grand patron de Desjardins insiste sur l’importance d’une relance verte et équitable, l’achat local, l’investissement dans l’électrification des transports.

Pour sa part, Charles Milliard, président directeur général de la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ), appuie les objectifs du projet de loi 66 concernant l’accélération de certains projets d’infrastructure que veut mettre de l’avant le gouvernement Legault.

« Plusieurs de ces projets, dit-il, seront structurants pour la société québécoise, notamment en matière de transport en commun, et permettront une relance économique forte et rapide pour nos entreprises et l’économie québécoise. »

De son côté, le PDG de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Michel Leblanc, souhaite que le soutien à l’innovation et aux nouvelles technologies fasse partie des priorités gouvernementales pour assurer la relance du secteur de l’aérospatiale et du transport aérien.

Le secteur de l’aérospatiale et du transport aérien compte au Québec 43 400 travailleurs qualifiés.

François Vincent, vice-président à la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), demande aux 100 plus grandes municipalités du Québec de soutenir les entreprises en gelant les taxes municipales.

« Ce sont 18 000 PME, et peut-être même 30 000, qui pourraient fermer leurs portes au Québec. Alors, de grâce, écoutons leurs demandes et agissons vite avant qu’il ne soit trop tard. »

Le mot de la fin au ministre québécois des Finances, Éric Girard.

Reconnaissant que certains secteurs (hôtellerie, restauration, commerce de détail, aviation) auront de la difficulté à se remettre de la crise de la COVID-19, il veut donc aider ces travailleurs à se réorienter vers des industries plus rentables.

Le ministre voit de l’avenir dans les secteurs de la construction, de la santé et de l’informatique.

Ce texte a été publié originalement sur le site du Journal de Montréal.